La vie de Félix Leclerc sur l’île d’Orléans

En 1966, Félix partit pour la France. S’ensuivirent des années des plus épuisantes, mais enrichissantes pour Félix. Il donna spectacle après spectacle et partout à la fois, en France, au Québec, en Autriche, en Allemagne, en Espagne, en Belgique et plus encore.

Alors qu’il avait construit un camp de bois avec ses amis à l’île d’Orléans en 1960, Félix fit l’acquisition d’une terre dans l’île en 1968. Cette même année, sa nouvelle conjointe, Gaétane Morin, donna naissance à Nathalie. En 1969, Félix et Gaétane se marièrent et ils s’établirent définitivement dans l’île en 1970 où ils eurent leur deuxième enfant, Francis.

«Félix, s’il te plaît, raconte-moi encore une histoire de ton pays.»
— Eugène Ionesco

Au Québec, les années 1960 et 1970 sont marquées par un changement de mentalité radical de la population. Les œuvres de Félix Leclerc devinrent alors plus engagées. On peut le constater dans son recueil Dernier Calepin. Après la crise d’Octobre, le poète devint un chanteur engagé, défendant le Québec et sa langue qu’il a toujours chérie. En 1972, il écrivit L’alouette en colère, une œuvre en réponse à la Loi des mesures de guerre adoptée pendant cette crise.

Il continua à faire la navette entre la France et le Québec et conquit, chez nous, un nouveau public plus jeune. En 1974, il prit part à la Superfrancofête avec Gilles Vigneault et Robert Charlebois devant plus de 120 000 spectateurs. Ce fut son plus grand triomphe; il devint alors une véritable légende, mais il se fit de plus en plus rare. Chaque nouvelle apparition constituait alors un événement. En 1975, Le tour de l’île, une ode à l’île de ses ancêtres, enchanta ses admirateurs.

«Félix a battu des sentiers, défriché des terres et des champs, posé des clôtures, creusé des fossés, refait des ruisseaux, trouvé des lacs et des rivières dans le pays de la chanson où, aujourd’hui, nous allons nous baigner, cultiver, marcher et vivre plus facilement parce qu’il y a eu quelqu’un pour le déboiser. »
— Gilles Vigneault (Félix Leclerc, L’homme derrière la légende de Marcel Brouillard)

Le 8 août 1988 marque tristement le jour de son grand départ. Il laissa dans le deuil sa famille et ses amis, mais aussi une province tout entière.